Djiboutiennes

Ce projet a été réalisé dans le cadre d’ateliers de cyanotype menés auprès de femmes en situation de précarité, à Djibouti. Pendant trois semaines, l’artiste a travaillé aux côtés de Vanille Fiaux, fondatrice du collectif Du Chœur des Femmes, dans le cadre d’un projet d’art-thérapie soutenu par le programme Accès Culture de l’Institut Français et l’Agence Française de Développement.
Les ateliers se sont déroulés à Djibouti-ville avec l’association Solidarité Féminine, et à Obock, en collaboration avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Ces séances ont permis à des femmes – notamment celles vivant avec le VIH, des prostituées, et des migrantes – d’apprendre la technique du cyanotype et de participer à la création de portraits. Pour beaucoup, ces portraits représentent un acte de reconnaissance, une façon de se réapproprier leur image et leur dignité dans un contexte où leur existence est souvent marginalisée.
Les portraits sont réalisés en cyanotype, un procédé photographique ancien, imprimé sur du papier aquarelle et parfois rehaussé de peinture. La technique, qui nécessite une phase de révélation, fait écho au processus de réhabilitation sociale et personnelle de ces femmes. En acceptant de poser, elles affirment leur existence et s’offrent un espace de valorisation.
Les femmes photographiées, issues de milieux extrêmement précaires, se réapproprient ainsi une tradition du portrait autrefois réservée aux puissants. Dans ce travail, l’artiste leur offre un “cadeau” – celui d’exister sous une lumière nouvelle, empreinte de force et de dignité. Chaque participante a reçu son portrait, en tirage cyanotype, symbole d’un processus de considération intérieure.